Si je vous dis « coiffure XVIIIème » vous pensez cheveux longs, 10h de coiffure et 10 000 produits nécessaires pour que le chapiteau tienne? On va voir comment faire tout l’inverse ! Et puis tant qu’on y est, on parlera confort dans un corset et chaussures assorties. Après vous avoir montré le look dans cet article puis expliqué comment faire la robe dans celui-là, aujourd’hui on rentre dans les détails avec la coiffure, le maquillage et les accessoires. Si vous êtes suffisamment patient, vous me verrez même en sous-vêtement. Bon ok, en sous-vêtement XVIIIème mais ça compte non ? Ah et puis j’ai bien raté un accessoire, je vous laisse découvrir le lequel…
Choucroute mode d’emploi
Matériel
Je me suis rarement autant amusée à me coiffer, je dois le confesser. Pourtant j’abordais l’exercice avec un peu d’appréhension.
J’ai regardé pas mal de tuto et d’articles auprès des pros. Ça avait l’air complex avec 30 produits à se mettre dans les cheveux et 3h de travail peigne à la main pour espérer arriver à un résultat potable…
Mais en fait non, c’était plié en 1h. Perso voilà de quoi vous avez besoin pour réaliser ma coiffure :
- des épingles (plates et classique)
- un boudin à chignon ou une chaussette roulée (oui ça marche aussi)
- des cheveux bouclés (au bigoudis, au fer, les deux marchent)
- des cheveux bien gras (j’insiste)
- de la farine
- de la laque
Pas sorcier hein ? Pas eu besoin de pommade étrange ni d’amidon. Et la coiffure n’était pas douloureuse et a très bien tenu toute la journée (si on fait abstraction de la farine que j’ai un peu éparpillé partout…).
L’inspiration
Le mode d’emploi
On commence avec des cheveux bien gras, entre 3 jours et une semains sans lavage selon la tendance de vos cheveux à « graisser ».
Ensuite, on les boucle. Ici bigoudis + eau vaporisée + un coup de sèche cheveux.
Prochaine étape : la farine. Oui oui celle de votre cuisine. On la saupoudre dans toute la chevelure ce qui donne cette couleur blanc/blond/gris de l’époque
Pour rentrer dans les détails gores, la farine va « tenir » grâce au gras de vos cheveux, sans avoir besoin de pommade dans mon cas. C’est le principe des shampoo secs, les produits chimiques en moins.
On fixe ensuite le boudin sur le haut du crâne avec des épingles. Toujours avec des épingles, on coince les cheveux par dessus en créant une forme à peu près symétrique. On laque bien pour que ça tienne.
Le résultat
Sur son historicité il y aurait à redire. Une Robe à l’anglaise, on l’a vu dans le précédent article, est plutôt portée à la fin XVIIIème avant et pendant la Révolution Française. A l’époque, les coiffures ressemblent à ça:
On veut donc du volume à gogo. Malheureusement ma faible longueur capillaire ne me permettait pas de folies intempestives. Pas de « dragonnes » pour moi, ces grosses boucles lâches qui retombent dans le cou. Mais au final le look général était là je pense.
Le rajout du boudin est d’ailleurs assez proche de ce que ces dames faisaient à l’époque avec des petits boudins de crins.
Le seul vrai faux pas de ma coiffure c’est le manque de chapeau. Une femme de bon ton ne sort pas « en cheveux » dans la rue sans son couvre chef assorti.
Ma coiffure se rapproche du « diadème » qui précède la folie des « poufs » lancés pas Marie Antoinette, mais mes cheveux ne sont pas plats à l’arrière par exemple (pas possible avec ma coupe) et c’est un peu trop fouilli dans l’ensemble pour être parfait.
Mais ça me plaisait alors zut pour les puristes. Pour être incollable, vous pouvez retourner sur Temps d’élégance pour voir toutes les évolutions de coiffures.
Subtile, le maquillage hein, SUBTILE
De même que les robes, le maquillage dépendait de votre rang tout autant que de l’occasion. Il a aussi évolué dans le temps. Si je suis une marquise sous Louis XV et que je me rends à Versailles, je vais pouvoir charger la dose sur le rouge aux joues. A l’inverse si je suis une bourgeoise parisienne se préparant pour une visite aux jardins des Tuileries sous Marie Antoinette, je veux paraître plus naturelle, avec juste quelques touches pour rehausser le teint, les lèvres ou les yeux.
Pour vous préparer, lisez cet article de chez Temps d’élégance. Il vous fait relativiser sur la complexité de la chose. De fait, mon maquillage a été bouclé en 2 temps 3 mouvements (20min max) et était très léger:
- 1 fond de teint 1 ou 2 tons plus clair que ma peau déjà fort blanche (je hais les vrais fonds de teints blanc et pâteux, le résultat est souvent hideux)
- 1 trait foncé (gris foncé) au ras des cils
- 1 peu de mascara sur les cils, pas vraiment histo donc ayez la main TRÈS légère
- 1 crayon marron pour rehausser les sourcils (ça vous pouvez y aller)
- 1 rouge à lèvre plutôt rouge, appliqué par touche puis étalé sur les joues (ça marche mieux que le blush) et sur la bouche. Là aussi, molo
- 1 point au crayon pour réhausser un grain de beauté (j’en ai à la pelle, pour une fois, ça sert) ou pour en créer un
Les dessous
Pas de robe XVIIIème digne de ce nom sans un bon nombre de dessous d’époque. Je vous avais déjà parlé de mon corset XVIIIème dans un précédent article. Il a dû subir une petite modification pour qu’on ne voit pas les bretelles :
and voilà !
Touche finale
Dernière étape: un petit collier en perle! Il est fait à partir d’un collier à 5$ de ma friperie locale auquel j’ai rajouté un ruban.
Le gros Fail : les chaussures
Bon j’ose à peine vous en parler mais for the sake of honesty, je vais quand même mentionner que je me suis complètement foirée sur les chaussures. Voilà ce à quoi ça aurait dû ressembler :
et euh… on va dire que j’étais un peu loin du compte…
Je me suis inspirée de ces tutos pourtant très encourageant : Venefice et La Costumeuse
Je vous mets quand même quelques étapes. Je pense que le problème venait de la colle qui… ne collait pas. Mais dans l’affaire j’ai sacrifié une de mes pairs (certe vieille) de chaussures préférées… grrrrrr
Revenir au XXIème siècle
Idem, ici j’ai fait la méthode simple. Une fois les épingles enlevées, ça donnait ça :
Après un bon brossage (brosse en poils de sanglier sinon vous allez souffrir) ma salle de bain était couverte de farine…
Voilà les cocos, ceci conclut la série sur ma robe XVIIIème. J’ai pris beaucoup de plaisir à la faire, la porter et vous la raconter. Et vous?
Je pense prochainement commencer une autre robe « à la française » mais entre temps je vais continuer dans le contemporain. J’ai fait une veste à la Hokusai dont j’aimerais bien vous parler.
Je pars cette semaine au Pérou, qui promet d’en mettre plein les yeux en matière de tissus de toutes les couleurs. Si vous voulez suivre mon périple en direct, direction mon Instagram !
Si j’ai le temps de vous préparer ça, la semaine prochaine on rencontre une costumière pro géniale et la semaine d’après on parle philosophie couture…
Commentez si vous avez des questions ou impressions sur ce « projet XVIIIème » !
Pour revoir Le shooting c’est ici, la construction de la robe ici et la création du corset ici
La bise
Alicia
La ressemblance est géniale ! haha
Bisous, Lisa
Ah ah merci Lisa ! Une idée pour une prochaine soirée étudiante déguisée et à moindre coût 😉
C’est vraiment amusant de suivre ta transformation! 😀
Et la coiffure le fait totalement!
ah ah merci ! Finalement en y allant à la warrior et sans se prendre trop la tête ça marche aussi. souvent je veux faire beaaaaaucoup trop compliqué. Bon par contre je retrouve encore de la farine dans des endroits improbables. Genre DANS le bouchon du dentifrice lol.
je vous prends en exemple je vais suivre votre façon de faire pour avoir une coiffure gonflante et bouclée pour une soirée habillée en marquise ….merci
Bonjour Jeanne,
ah ah avec plaisir ! Qu’est-ce que ça à donné finalement ? on veut des photos de la robe aussi !
magnifique..
Merci Patrick !