Coudre l’intégralité de sa garde robe est un luxe. Pour celles qui n’ont pas le temps ou l’envie de passer par la case « fait maison » des options simples et tendances existent-elles ? Oui ! Si toi aussi tu cherches à t’habiller sans ruiner la planète ou simplement à sortir des sempiternelles marques de fast fashion, je te fais découvrir mes meilleures repères ! Cet article s’adresse à toi si tu habites Barcelone où si tu comptes y venir en vacances. Certaines boutiques proposent aussi de la vente en ligne. On commence cette série par le beau Gracia qui regorge de pépites à soutenir en cette période de reprise des mesures de semi-confinement. On se concentre ici sur les boutiques vendant des articles neufs, je compte passer au vintage dans un autre article dédié. Que tu cherches la petite robe d’invitée parfaite ou de nouvelles tenues tendances pour la rentrée viens avec moi, je t’emmène en balade !
La Guerre de la mode n’aura pas lieu
La Mode Éthique ça veut dire quoi ?
Je n’achète officiellement plus de vêtements neufs depuis 2 ans. Mais si je devais conseiller une amie que le sujet intéresse, voici ce que je lui recommanderais.
J’ai 2 mantras en matière de mode éthique. Ils sont très simples :
- Limites les achats « pulsion » que tu ne porteras qu’une fois : même à toi ils vont te faire peine à passer 10 ans dans ton armoire sans jamais sortir… Tu te sens de passer à la garde robe capsule ? Vas y ! Tu sais déjà que cela va t’ennuyer à mourir ? Ce n’est pas un drame non plus.
- Fait bien attention aux matières en évitant au max le plastique : mais libre à toi d’aimer le cuir, de continuer à porter de la soie, de t’autoriser la fourrure (bibi fait tout ça) c’est toi qui fixe la barre
1. Le choix des matières
- Le lin : culture peu consommatrice en eau, transformation minimaliste, c’est le top. En plus c’est respirant !
- Le tencel : un composé de bambou plutôt malin (le bambou on en a plein et ça pousse comme du chiendent) et très agréable à porter.
- Le coton bio : c’est un coton cultivé en limitant un peu les pesticides, les transports etc. Cela reste tout de même une plante très consommatrice en eau.
- La viscose : un tissu réalisé à base de purée de bois ( ça c’est bien) retraité à travers divers procédés chimiques (c’est moins bien)
- Le polyester : c’est du plastique donc un dérivé du pétrole. Cela lui donne tout un tas de propriétés pratiques du style « ne se froisse pas » mais évidemment c’est pas ouf pour la planète. C’est notamment en le lavant que tu rejettera des micro-plastiques dans l’environnement. Je le fuis comme la peste.
Wedressfair te propose aussi un tableau plus détaillé si tu cherches une matière en particulier.
2. Le fait local
Point n’est besoin d’être Einstein pour comprendre qu’un vêtement qui vient de loin, pollue davantage qu’un vêtement fabriqué à proximité. Outre le transport qui nécessite du carburant, les pays de productions asiatiques (mais pas seulement) font souvent l’impasse sur les normes environnementales qui contraignent nos productions européennes.
Et que je relâche ma teinture polluante dans la rivière du coin, et que j’utilise des ressources naturelles à gogo sans considération pour créer mes tissus…
La preuve, toutes les jeunes marques de fringues « écolo » avec qui je discute raconte leurs galères pour trouver des fabricants vraiment respectueux.
Alors on se tourne vers le local, comme le made in France qui apporte de meilleures garanties. Comment en est-on venu à ça ?
Tout comme avec les aliments, la course aux prix bas ont conduit à des aberrations où, à qualité égale, un tissu ou vêtement chinois où srilankais convoyé sur 10 000 km coûte moins cher au fabricant de vêtement qu’un tissu produit à quelques encablures.
C’est sur cette « aubaine » que se sont formés les empires de la fast fashion (H&M et Primark en tête), séduisant les consommateurs avec des prix ras-les-pâquerettes. Conséquence logique, les usines de tissu et de confection (celui qui coud le vêtement) françaises ont (presque) toutes fermées leur portes, balayées par une concurrence moins chères ailleurs. Côté tissus, subsistent quelques maisons de luxe comme notre Stragier tissu ou encore des maisons au-delà des limites de ma bourse comme Gratacos ici à Barcelone.
Pourtant si la tendance du fait local se confirme (en acceptant de payer le prix qui va avec) cela pourrait bien inciter certaines marques à produire de nouveau près de chez nous.
Tout comme la composition, le pays de production d’un vêtement est toujours indiqué sur l’étiquette du vêtement.
Voici un petit tour des lieux de production que je privilégie, du plus vertueux au moins cool :
Les valeurs les plus « sûres »
- France
- Portugal
- Espagne
- Italie
- Suisse
Les « proches mais on en sait moins »
- Tunisie
- Maroc
- Turquie
- Egypte
Les Grand Méchants Loups (mais qui concentrent aujourd’hui tous les savoirs faire de couture « de masse »)
- Sri Lanka
- Bangladesh
- Inde
- Vietnam
- Thailande
- Cambodge
- Indonésie
- Chine
Cela reste à relativiser évidemment, si on considère par exemple que la Turquie et l’Inde sont les plus gros producteurs de coton biologique.
En savoir plus sur les labels Made In France ici.
Repérer les fabricants « fair » du monde entier sur Faire Wear.
Le Label GOTS est un des plus utilisés pour repérer si un tissu a été produit éthiquement (et écologiquement). Tu ne sais pas ce que c’est ? Va jeter un oeil ici.
Le dernier critère est plus difficile à vérifier car il n’est pas indiqué lors de l’achat du vêtement….
Le respect de la couturière
Il s’agit du respect de la créatrice du vêtement. Cela va de la styliste à la petit main d’atelier. Car à travail égal, les couturières du monde entier ne sont pas traitées de la même façon.
Je n’irais pas jusqu’à dire que le travail à l’usine en France est une panacée, mais il est clair pour toute personne ayant visionné The True Cost que les conditions des travailleuses Sri Lankaises, Chinoises ou Indiennes sont proches de l’esclavage moderne.
Tant qu’à faire, je préfère ma robe sans trace de sang merci bien.
Pour respecter ce critère, je te renvoie au lieu de couture du vêtement indiqué sur l’étiquette. Je privilégie les pays Européenne dont je connais le mieux les normes sociales comme la France, l’Italie, le Portugal. Mais si j’étais amenée à visiter une usine où j’estime que les gens sont bien traités en Inde ou ailleurs ce serait un critère déterminant pour me faire acheter la marque.
Appliquer ce critère est donc plus délicat. Cela suppose de faire la part entre les jolies spots « green washing » qui te font croire que la production d’une marque est éthique pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Évidemment tu connais déjà ma solution personnelle à ce dilemme : coudre moi même est encore la garanti que personne ne sera maltraité…