Quand ta Maman te disait que ton idée de bac pro métiers d’arts ne faisait vraiment pas sérieux, que tu n’aurais jamais de boulot avec une formation pareille… Et bien il ne fallait pas l’écouter ! Cette semaine on rencontre Justine, de la toute jeune marque de patrons Joli Carmin, une nana qui a osé réaliser l’idée qui te trotte dans la tête depuis un moment : lancer ton propre biz dans la couture (ta passion). Comment a-t-elle eu le déclic? Elle en bave ou elle kiffe? Et bien c’est ce qu’on va voir tout de suite…
Justine a 28 ans. Elle est chargée du développement des collections dans le prêt-à-porter le jour et Youtubeuse, couturière et maintenant créatrice de patrons la nuit. Chevalier sans peur et sans reproche, elle a choisi de surfer la vague couture en lançant sa première collection de patrons. Peur. Excitation. Joie! Je vous la présente ?
A moi la (belle?) vie d’entrepreneuse
Le quotidien de Justine était déjà plein de tissus. Après un bac pro spécialisé Métiers D’Arts et une école de commerce, elle est passée dans le concret en travaillant dans le prêt-à-porter infantile. Cela lui plait certes, mais l’aspect manuel lui manque (elle est du côté “projet”). Elle se rattrape pendant ses longs trajets quotidiens mais cela ne lui suffit pas.
Et justement, le patronage elle en possédait déjà les bases de par sa formation. Ce sont ces lectrices et commentatrices sur Youtube qui l’ont aidé à sauter le pas : “ Au fil des vidéos, je voyais de plus en plus de personnes me demander d’aller plus loin, de produire mes propres patrons, adaptables dans chaque taille. Et je me suis dit, pourquoi pas moi aussi ?”
Et maintenant on fait quoi?
Maline, Justine a commencé par mettre à profit ses compétences pro et son entourage pour bien penser son business plan. Sa soeur a besoin d’un exemple de startup pour son projet étudiant ? Pourquoi pas travailler sur un vrai cas comme Joli Carmin. Justine a l’habitude d’aller en Asie démarcher les fournisseurs de tissus ? Elle peut donc le mettre au rang des options pour sa marque.
Je sais qu’en France on est un peu timide sur ce genre de pratique. On va hésiter à parler de son projet, vouloir paraître modeste et ne “pas en faire trop”. Mais je vois qu’ici aux US c’est tout le contraire et c’est une des clés du succès ! On y croit et on fait tout pour que cela réussisse. Ça rate quand même ? Tant pis, on aura appris quelque chose.
Mais revenons à nos moutons.
Lancer le bizz’
Pour faire les choses dans l’ordre, elle se déclare d’abord en statut d’auto-entrepreneuse : “Je peux garder mon activité pro en parallèle tout en déclarant des bénéfices. Un statut quasi gratuit et à risque minimal. Idéal pour une première incursion dans ce domaine.” En trois semaines, elle avait les papiers.
Pour quelqu’un qui avoue ne jamais finir un mois sans être dans le rouge, elle a bien pensé ses investissements et sa manière de travailler : “ je pars avec un peu de sous mis de côté en créant des vêtements pour mes amies. Cela me permet de financer l’aide d’une “patronneuse” professionnelle, pour être sûre de la qualité de mes patrons, et l’achat du matériel de base.” Cela ne va pas tout faire évidemment, et Justine fait super attention sur tous les autres postes de dépense, histoire de se payer son rêve d’entrepreneuriat sans se mettre sur la paille. “ Manger toute seule sa tambouille au lieu d’aller au resto avec ses collègues n’a rien de galvanisant. Mais c’est le prix à payer parfois. Et ce sera temporaire, espérons-le !”
Justine se réserve la partie création du design et communication autour de la marque, aidées d’amies pour son logo ou pour ses shootings (merci sista de faire la mannequin !).
Et cette collection alors, elle aura quoi de différent ?
La première collection comprendra un short taille haute, une robe dos nu et un caraco. Les essentiels de l’été en somme !
Justine veut se différencier sur le style “si c’est pour faire comme ce qui existe déjà c’est inutile! Autant qu’on reconnaisse ma “patte” personnelle et les finitions “ C’est souvent ce qui manque dans les patrons actuels. On voit beaucoup de basiques qui ne sont pas toujours au top pour la couturière qui commence à prendre du métier.” Avec Justine on va apprendre la technique en fourreau et on ne rechignera pas devant du zip ou un peu de finition à la main.
Ça tombe bien c’est tout ce que j’aime.
N’ayez plus peur de photographier les nanas dans le métro
Depuis ses débuts de couturière, Justine aime trouver l’inspiration autour d’elle, auprès de ces parisiennes qui font rêver mes copines américaines “ ça fait un peu stalkeuse mais il m’arrive souvent de prendre en photos des nanas dans le métro pour attrapper la forme d’une manche ou le placement d’un noeud. J’aime la mode vraiment portée, le vêtement qu’on ne va plus vouloir quitter. Créer une pièce de musée ne m’intéresse pas !”
A la recherche du détail qui fait chavirer
Pour sa première collection, elle veut éveiller la parisienne qui est en nous : pas prise de tête, bien dans ses baskets, avec toujours le petit détail qui fait chavirer. Elle aime une touche de glamour mais pas au point de lui sacrifier le confort.
Et si on y croise un peu d’inspiration 80ies ou 90ies (ses décennies fétiches) c’est encore mieux !
Et question tissu, une préférence ?
C’est souvent le tissu qu’on recommande aux débutantes et pourtant Justine n’est vraiment pas fan du coton. “son tombé est raide, pas esthétique pour un sous et cela se froisse trop vite”. Elle essaierait plutôt de vous faire aimer un joli crêpe ou une viscose bien fluide.
Elle craque aussi pour les gros imprimés assez graphiques et n’hésite pas allez chercher la matière dans des endroits insoupçonnés (couturière, toi-même tu sais…) : “ Mon premier prototype de short était réalisé avec un dessus de lit chiné chez Emmaus! J’aime beaucoup l’idée de réutiliser.”
J’ai jeté un oeil à tout ça et c’est vraiment chouette ! je devrais prochainement tester ces beaux patrons. Je vous en parle dès que j’ai quelque chose de fait.
En tout cas, j’ai hâte… et vous ?
Le site Joli Carmin pour commander les patrons
A très vite !
La bise
Alicia
Son Instagram :
celui de la photographe :